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La vérité sur le mensonge

Nous aimerions tous avoir un détecteur de mensonges portatif qui nous indiquerait sans équivoque si une personne nous dit la vérité ou si elle est en train de fabriquer un mensonge. Nous sommes facilement bernés par les autres et peu de gens sont habiles à détecter les indices qui pourraient dénoncer une personne qui est loin d’être franche. Nous avons tendance à porter trop d’attention aux paroles qui sont dites et à ignorer les signes physiques qui contredisent les messages verbaux et qui pourraient nous mettre la puce à l’oreille sur la vérité.

Les chinois de l’antiquité avaient une technique efficace pour détecter le mensonge. Ils demandaient au suspect de mâcher du riz et de le cracher. S’il réussissait il était innocent car la nervosité ne permet pas de produire assez de salive pour cracher le riz. Fort heureusement il y a d’autres méthodes qui existent aujourd’hui et qui sont plus pratiques dans la vie de tous les jours. Un menteur va avoir tendance à laisser transparaître de l’information involontaire et les recherches du psychologue Paul Ekman peuvent nous aider à devenir de meilleurs détecteurs de mensonges.

Ekman a étudié les expressions faciales reliées à différentes émotions dans une tribu primitive de Nouvelle-Guinée. Il a découvert que ces expressions étaient identiques dans toutes les sociétés à travers la planète. Elles sont donc le résultat de l’évolution et non de la culture. Ces expressions faciales sont involontaires et difficiles à cacher lorsqu’une émotion fait surface. Malgré ses efforts à dissimuler ses vrais sentiments, le menteur risque de se trahir à travers ce que Ekman appelle des micro-expressions. Les micro-expressions reliées à l’émotion ressentie durent moins d’un cinquième de secondes et sont difficiles à déceler. Mais, après seulement une heure d’entraînement, la majorité des gens réussissent à les détecter. N’importe quelle émotion peut être en jeu mais il y en a trois qui sont le plus fréquemment impliquées dans le mensonge: Le menteur peut avoir peur d’être découvert, se sentir coupable de mentir ou se réjouir d’avoir dupé une autre personne.

Dans d’autres situations le menteur va essayer de cacher l’émotion qui fait surface avec une autre expression. Mais certains muscles impliqués dans les expressions faciales sont difficiles à contrôler autant dans l’inhibition d’une émotion ressentie que dans l’expression d’une émotion fausse. Autrement dit, un sourire ne réussira pas à masquer les signes d’une émotion ressentie qui apparaissent au niveau du front et de la paupière supérieure. Et, lorsque le menteur exprime une émotion qui est fausse, certains signes de cette émotion ne seront pas apparents dans certaines parties du visage. L’expression d’une émotion fausse peut aussi être asymétrique, c’est à dire que l’expression est visible sur les deux côtés du visage mais est plus prononcée sur un des côtés. De plus, l’expression d’une émotion qui dure plus de cinq à dix secondes risque d’être fausse. Les expressions faciales qui ne sont pas synchronisées avec les mouvements du corps peuvent être elles aussi fausses. Par exemple: Un coup de poing sur la table qui se produit avant ou après l’expression d’une émotion de colère.

La plupart des bons menteurs vont déjà avoir fabriqué une histoire crédible et se l’être répétée plusieurs fois pour s’assurer de ne pas faire d’erreur lorsqu’ils seront questionnés. Mais ils ne peuvent pas toujours anticiper toutes les questions possibles. S’ils n’ont pas une réponse toute faite, ils peuvent se mettre à hésiter dans leurs paroles, à chercher leurs mots, à faire beaucoup de pauses longues et même à bafouiller et se contredire. Même un menteur prudent peut être trahi par ce que Freud appelle un lapsus, des paroles qui révèlent quelque chose que la personne ne voulait pas dire. Le menteur peut aussi s’emporter dans une tirade sous la pression d’une émotion forte, telle la fureur, l’horreur, la terreur ou la détresse, dévoilant ainsi de l’information révélatrice à son insu. Les changements dans la voix qui sont produits par les émotions sont difficiles à dissimuler. La voix va devenir plus aiguë lorsque la personne est contrariée. Si le débit du discours devient plus rapide et que la voix devient plus forte, la personne est peut-être en train de vivre de la colère, de la peur ou de l’excitation. Si le débit devient plus lent et la voix plus douce, on est peut-être en présence de tristesse ou de culpabilité.

Le corps lui-même peut nous donner de bons indices. Un haussement d’épaule, un signe de la tête, un mouvement de la main peuvent laisser transparaître de l’information que le menteur essaie de dissimuler. Le gestuel a tendance à diminuer durant l’acte de mentir car la personne n’est pas investie émotionnellement dans ce qu’elle dit. Le menteur peut aussi se mettre à faire certains mouvements où une partie du corps agit sur une autre: Tortiller une mèche de cheveux, une moustache ou une bague, se passer la main dans les cheveux, gratter, nettoyer, flatter, presser ou serrer certaines parties du corps. Une plus grande production de sueur, avaler plus souvent, une bouche sèche et une respiration plus rapide sont d’autres signes qui trahissent la présence d’une émotion ressentie. Rougir peut être un signe de gêne, de honte, de colère ou de culpabilité alors que blêmir est associé à la peur ou la colère.

Ouf! Ça fait beaucoup d’informations à surveiller en même temps. Oui, mais avec de la pratique, on peut réussir à développer les habilités nécessaires qui vont nous permettre de démasquer les imposteurs. Il est quand même important d’être prudent dans l’interprétation de nos observations. Le suspect doit présenter plusieurs signes bien identifiés et il faut approfondir notre investigation avant d’en arriver à la conclusion qu’il y a anguille sous roche. Malheureusement, certains menteurs sont tellement habiles qu’ils ne montrent aucun signe qui pourrait les trahir. Malgré tous nos efforts à devenir de meilleurs détectives du mensonge, on peut quand même se faire avoir.

Naturellement il ne faut pas mettre tous les gens sous la loupe pour s’assurer de leur franchise mais il ne faut pas non plus croire tout ce que les autres nous racontent. Une certaine vigilance peut nous éviter bien des ennuis.

 

Christine Schwab, psychologue.

Psychothérapie individuelle pour adultes en bureau privé

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